Edvard Munch, un artiste norvégien prolifique, au musée d'Orsay
L’exposition retrace les soixante années de carrière d’Edvard Munch, né en 1863 à Christiania en Norvège. La plupart des œuvres présentées proviennent du gigantesque Munchmuseet d’Oslo, inauguré l’an dernier pour remplacer le précédent musée Munch qui se révéla trop étroit pour abriter le legs phénoménal que le peintre norvégien fit, avant sa mort en 1944, à la capitale nordique.
Sa jeunesse fut marquée au fer rouge par le deuil précoce de sa mère et de sa sœur. À 22 ans Munch part pour Paris où la découverte de Van Gogh et surtout de Gauguin l’influence profondément. Il entre dans l’atelier de Léon Bonnat. Fréquentant les milieux artistiques parisiens, il rencontre les deux célèbres dramaturges nordiques, son compatriote Henrik Ibsen pour qui il réalise des affiches et des décors et l’écrivain suédois August Strindberg qui l’introduit à la Revue Blanche. La France devient son pays d’élection. Dès 1900, il est célébré et encensé dans toute l’Europe où il a d’importantes rétrospectives. C’est à l’étranger qu’il conquiert sa célébrité.
Artiste prolifique, il exploite toutes les techniques. Il met au point celle de la gravure sur bois. La photographie et le cinéma le passionnent. En 1902, il achète son premier appareil de photo, puis une caméra Pathé qu’il expérimente inlassablement, mettant éternellement en scène sa propre personne pour peindre des autoportraits. En 1926, souffrant d’une maladie oculaire, il acquiert un Kodak Vest Pocket au soufflet repliable ; l’appareil tenu à bout de bras, l’objectif pointé vers le visage, il réalise ainsi les premiers selfies.
« L’art est notre cœur sanguinolent » déclare l’artiste qui cherche à exprimer les différents états d’âme émotionnels, dénonçant l’anonymat, l’attitude désincarnée des foules dans les grandes villes. Il sublime le soleil qu’il peint se levant éternellement sur la mer. Renouer le lien entre l’homme et la nature demeure la préoccupation majeure de sa longue et féconde vie.